Né en 1949 dans le Haut-Jura, après une formation dans l’Education Nationale, Jean Michel Bénier partage sa vie entre la montagne et la mer, la peinture et l’écriture. Depuis 40 ans, il expose entre la Suisse, la Californie et la France. Très imprégné par les aspects physiques des paysages, il tente aujourd’hui d’aborder ceux-ci d’une manière non enthropo-morphique, sans la présence humaine, sans fonction identifiée, sans anecdote, dans une vision proche de celle de l’animal. Simplifier la réflexion picturale, pour laisser la place à un jaillissement où les éléments d’un lieu, creux de vague, écume, lande, rochers, se déterminent mutuellement dans un rapport chaotique. Sans le calque explicatif de la logique scientifique. Ici point de perspectives, d’explications. Être là, dénudé de tout savoir, déchiré par les vents du dehors. Aller vers le blanc, où rien n’est écrit, où tout est à dire. Et si parfois la parole s’ajoute par delà les limites indécises du geste, elle est le simple constat d’un fait « géopoétique » pour reprendre le beau mot de Kenneth White.