Un paysage peint ne peut-il être qu’une vision, une interprétation de la vue d’un homme sur les choses en repos ? Un animal voit-il les prémices de l’aube, la couleur particulière du ciel par-delà la lisière de la forêt, ? Un paysage est-il aussi indifférent à l’humain que l’est une pierre de la planète Mars aux projets de la NASA? Est-il le simple accomplissement de la somme de ses éléments, le voisinage plus ou moins organisé ou désorganisé des choses rassemblées dans un fragment d’immensité ?
Hors de l’esprit humain, de l’intelligence formatée de ce que voit l’oeil adulte, un paysage peut-il être un jaillissement du dehors, de l’ouvert offert a celui qui accepte d’être chose parmi les choses ?
« Oh ! et la nuit, la nuit quand le vent lourd de l’espace cosmique ronge notre regard. »
Rainer Maria Rilke